" Quand un projet vous cheville au corps, il faut trouver des clefs, ne pas rester comme un manche, ni se gratter les boutons, se faire envoyer dans les cordes, bref n’en faire qu’à sa tête ! (volutes n’y pourront rien changer !). Enfin passer tendeur de travail et remettre son ouvrage sur la table, bosser à fond, le moral en hausse, à s’exercer sans filets, d’une marche affirmée du talon à la pointe, impossible de rester sur la touche. Alors pas la peine d’en faire des caisses, soyez tout ouïe, soyons de mèche et gagnons un supplément d’âme ! "

mardi 30 avril 2019

L'édito du moi !

Mai 2019

Afin de tirer un peu plus sur la corde, de remettre encore son ouvrage sur la table, je vous livre -écho de l'édito du mois d'avril, ce cliché : un original ornait mon placard à l'internat... Et je l'ai perdu... C'était peut-être ma première Violoneries ! Ouvrez et feuilletez vos anciennes revues et soyez assez aimable et courageux pour réparer et m'envoyer cette lointaine perte !


Dans mon souvenir, mon poster était en français...

Toujours lié aux archives et aux enregistrements, voici l'annonce d'un projet concert - spectacle qui verra la jour cet été.

The Waxband Project

Amit Weisberger s'explique :

"Il s'agit d'une commande du festival allemand "Yiddish Summer un Weimar". On m'a demandé de créer un spectacle sur ma thématique préférée : les archives sonores klezmer du début du XXe siècle. J'ai donc réuni mes camarades de route les plus fidèles dans ce domaine : Jérôme Block (accordéon), Laurent Clouet (clarinette) et Mihai Trestian (cymbalum). Nous avons ajouté à l’équipe Olivier Richaume, violoniste, comédien et bricoleur, ainsi qu’un phonographe « Edison » d’origine, de 1905. Le phonographe est l’appareil avec lequel on enregistrait il y a plus de 100 ans sur des cylindres en cire. Dans notre spectacle (dont la première mondiale est fixée pour le 29 juillet à Weimar), le phonographe sert de machine à remonter le temps. Nous allons interpréter des mélodies et des chansons venant des archives, nous allons nous enregistrer sur place sur des cylindres et diffuser directement l’enregistrement de ce « vieux son » tout nouveau ! Bref – une vraie aventure avec un répertoire très peu connu et une mise en scène audacieuse pleine de surprises et de poésie."

et le lien vers le festival : première le 29 juillet 2019


Enfin, pour les plus impatients, voici un lien youtube où vous écouterez de belles archives klezmer (des ensembles "constitués" et non pas des enquêtes ethnomusicologiques)

mardi 9 avril 2019

L'édito du moi !

Avril 2019

Violon et captation

Lorsqu' Edison, en 1878, réalise le phonographe, imaginé par Charles Cros, poursuivant l'idée d' Edouard-Léon Scot de Martainville, il y a de la révolution dans l'air...
En 1888, Emil Berliner fabrique le gramophone. Ce système utilise des disques plats qui supplanteront les rouleaux des inventions précédentes.
Très rapidement ces appareils font l'objet d'une fabrication industrielle de grande envergure : peut-être même un des premiers appareil manufacturé jouissant d'une intense diffusion.
La Volta-Gramophone puis l'American Graphophone Company (Bell et Tainter), l'Edison Phonograph Company (Edison), La Gramophone Company (Berliner), Charles et Emile Pathé, la Gaumont voient le jour à la fin du XIXème siècle...

Le premier enregistrement ; émotion !

 

Et le violon... 
Son enregistrement, avec les techniques de l'époque, présente des difficultés ; une émission du son très omnidirectionnel empêche un rendu satisfaisant, surtout au sain d'une formation orchestrale.

John-Mathais-Augustus Stroh (1828-1914), ingénieur en électricité, à Londres, dépose un brevet en 1899 d' un instrument "hybride", associant à la technique des instruments à cordes un résonateur d'instrument à vent ; une membrane vibre sous l'effet de la vibration du chevalet et est relié à un pavillon "canalisant" le son...
Comparé à la lutherie classique, le chevalet est moins courbé et surtout le poids total de l'instrument est proche d'un kilo soit, le double de l'instrument classique.

Bref, le premier enregistrement de Strohviol (c'est spécifié) fut réalisé en 1904 aux Etats-Unis mais l'évolution des procédés d'enregistrement ainsi que les difficultés de jeu, le timbre particulier du violon à pavillon lui fit perdre sa raison première.
Néanmoins, la commercialisation de l'instrument assurée d'abord par Charles Stroh (la fils d'Augustus) puis par George Ewans perdurera jusqu'en 1942. C'est à cette période que naît la famille des Stro (sans le h final) ; banjos, mandolines, ukulélés...

Délaissé par les musiciens de culture savante, les violons à pavillon essaimeront dans différentes cultures populaires. En France, existe un collectage d'un violoneux de l'Ouest de la France (https://www.metive.org/) et un témoignage oral pour les Hautes-Alpes. Aucun recensement général ne semble avoir été fait.
Il est encore présent dans les mains des musiciens du Bihor (province à l'ouest de la Roumanie)...
Plus curieux, il existe une facture contemporaine en Birmanie, ancienne colonie anglaise...

Mais surtout, l'ensemble "Les Violons du Rigodon" est une fanfare ménétrière qui joue aussi sur violons à Pavillon ! Thierry Hautson, pratiquant et fabricant, a visé, revisité les anciens instruments et propose une lutherie "home made" et drôle et de qualité ! (http://compagnie.rigodon.free.fr/)

La Fausse Compagnie développe de beaux projets autour de ces instruments ;


Un enregistrement du Bihor.
 

Violons birmans


Enfin, un témoignage absolument pas documenté. Vive la télé !